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L'incommensurable rencontre Guillermo Marín

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L'incommensurable rencontre
<br>Guillermo Marín
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Cela fait longtemps que je n?ai pas compris que je devais aller à la réunion. Mais les chaînes inexorables du destin conduisent, malgré une, aux rencontres impossibles de nos vies. Même si tu n?en veux pas, tu le veux.
Ce qui m?a le plus impressionné au début de l?expérience, c?est de sentir la GÉNÉROSITÉ de la civilisation méso-américaine représentée dans cette famille, qui non seulement m?a ouvert les portes de leur c?ur et de leur maison, mais peut-être plus important encore, partagé d?une manière totale et absolue, la genèse de leur connaissance.
En effet, la cérémonie, de la préparation et le nettoyage des champignons, à leur « mariage », les prières et les purifications avec le copal; ainsi que les extraordinaires chants de prière, prières-chants dans la langue Mazatèque, (la chose la plus extraordinaire que j?ai jamais entendu dans ma vie) sont l?héritage millénaire d?une civilisation qui non seulement n?est pas morte, mais est toujours vivante et palpitante.

L'incommensurable rencontre
<br>Guillermo Marín
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Quand j?ai assisté au rite, j?étais conscient qu?à cette époque, il faisait partie de l?essence la plus vive et profonde de la TOLTECAYOTL, qui était aux portes même de la connaissance ancienne qui a créé l?une des six plus anciennes civilisations d?origine autonome sur cette planète. Qu?un rite qui devrait avoir des milliers d?années d?existence serait répété d?une manière très similaire aujourd'hui encore. Une source ancestrale de l?insubmersible de l?être humain et de l?incommensurable de l?univers.
Après l?ingestion des dix paires de champignons, une grande tempête s'est levée, à l'unisson de la cérémonie. J?étais dans une petite maison au sommet d?une montagne dans la Sierra mazatèque, et en bas, plus loin, il y avait le plan d?eau du barrage du Temascal.
Les prières mazatecas de la chamane, sa fille et sa petite-fille ont commencé à envelopper la salle d?une force inouïe. Trois voix au début qui sont devenues six, puis neuf, et tout un ch?ur de voix est venu des temps passés, des grands-parents anciens.
Les champignons ont causé un déplacement du « point d'assemblage », mais ce déplacement était orienté vers un lieu précis choisi par la femme de connaissance. Mais après deux tentatives infructueuses pour nous ouvrir les ailes de la perception, c?est le véritable homme de connaissance, Don Cornelius, qui était habilement passé inaperçu, qui nous a sauvés du désastre. Avec sa voix et son énergie, il aida les femmes à élever le groupe dans le vol millénaire.
Sans hallucinations, sans esprits malveillants, sans gêne physique, la connaissance descend sur nous, sous la forme d'un gigantesque serpent à sonnettes! il ne bougeait pas, ne faisait pas de bruit, on sentait seulement qu'il était là, incommensurable et omniprésent. Sans aucune pitié, le Serpent exigeait de connaître la raison de notre présence.
La réponse s'affichait dans mon esprit comme les motivations qui ont guidé ma propre vie. À la fin de mon explication, le Serpent Silencieux a détourné son regard perçant aux yeux d?obsidienne et montrait sa langue que par intermittence, comme s?il analysait mes paroles une à une.
Soudain, comme pour répondre, le Serpent ouvrit ses immenses mâchoires, j'étais terrifié, et malgré moi, je commençai à marcher lentement vers lui pour être mangé. Comme un paquet de consciences impuissantes, nous avons tous été lentement avalés et nous avons commencé à pénétrer ses profondeurs par d?étranges mouvements incontrôlés, de ce qui restait de notre volonté.
Avec un sentiment étrange et inexplicable de terreur infinie et en même temps d?émotion troublante, comme dans une danse monotone et lente, nous avons atteint le fond du Serpent, qui a dit que tout dans la vie avait un coût, puis nous sommes plongés dans ses jus gastriques, qui nous a décomposés pour nous dissoudre en lui. La douleur était incroyable et intense, mais étrangement je ne pouvais pas « m'abandonner » à lui, si je sentais la douleur, il me restait ma conscience !!!
Les sucs gastriques du Serpent attaquaient impitoyablement ma colonne vertébrale. Je me suis senti dissout dans la conscience de l?immense serpent à sonnettes.
Je réalisais que j'étais en train de payer l'expérience au prix fort. Au plus intense de la souffrance, le serpent me confia que je savais comment arrêter la douleur. J?ai cherché en moi-même et après un certain temps, je me suis levé et j?ai rencontré la figure reposante du jaguar qui est dans le Musée de Mitla et qui, étrangement, m?a toujours obsédé. Alors la douleur cessa complètement, j?ai crié de joie victorieuse. Plus je me sentais comme le jaguar, plus je devenais fort et puissant.
J?ai passé un bon moment ivre de l?extase extraordinaire et merveilleuse du « pouvoir », qui s?est manifesté dans tout mon corps félin et ma conscience profonde. Comme le jaguar si souple bondissait, je sautais d?une étape mentale à l?autre avec une profondeur absolue et totale ; Je regardais la scène, je l?analysais, je la comprenais et je passais immédiatement à un autre scénario. Ma capacité de comprendre le monde était plus rapide que la lumière et en un instant je pouvais aller au recoin le plus éloigné de l?univers, le « comprendre » et revenir.
J?ai vraiment compris comment nos illustres grands-parents avaient pénétré l?incommensurable et avaient pu maintenir la fragile stabilité du monde de la raison.
Enfin, la révélation est venue. Le « pouvoir » m?a dit que la connaissance est dans les peintures ornementales et leurs couleurs. Puis sont passés devant mon esprit tous les motifs de décoration que nous appelons grecques, absolument tous, et leurs couleurs merveilleuses et envoûtantes qui ornent tout l?Ancien Mexique.
Il résonnait en tout mon être, comme dans une immense grotte : « LA CONNAISSANCE ET LE POUVOIR SONT DANS GRECQUES » Une force qui était dans tout mon être, la salle, la montagne et le monde entier m?a dit : « L?ORIGINE DE TOUT EST DANS LE SERPENT à SONNETTES, DANS SA PEAU EST LE SAVOIR »
Le « pouvoir » me permettrait de revenir indemne, mais je devais accomplir « la tâche confiée », écrire un roman sur les grands-parents anciens. « Quand tu l'auras terminé, reviens », ainsi en décida le majestueux serpent à sonnettes.
Puis j?ai joui pendant de brefs instants du bonheur d?avoir rencontré la « connaissance ». Mon corps a littéralement vibré, j?avais passé la nuit dans une extraordinaire « bataille du pouvoir ». Je me sentais extraordinairement conscient, dans un bonheur lumineux, qui avait non seulement mon esprit, mais absolument tout mon corps. Chaque minuscule particule de mon corps était conscient et avait la volonté de régénérer tout mon être, ils étaient extraordinairement heureux. Cette joie était la plénitude de se sentir vivant et conscient, face à la révélation émouvante.d'avoir vécu individuellement la rencontré incommensurable avec le Serpent.
Mon généreux ami Mazatèque, Renato García Dorantes, m?a même donné un cadeau de plus ; il m?a demandé de sortir de la maison. Quelle expérience merveilleuse, passé la tempête qui nous a accompagnés toute la nuit, le ciel était complètement clair et dégagé. Dans l?immensité de la voûte céleste brillait le firmament le plus extraordinaire que je n?avais jamais vu de toute ma vie, ni même dans
Muchupichu ! La Voie Lactée semblait être un être vivant et conscient, comme un serpent immense et éblouissant de couleurs émouvantes, qui me disait au revoir.
Grâce à la noblesse et à la générosité de l?ancienne culture Mazatèque et de ses habitants, j?ai passé neuf heures dans le microcosme du moi et en un instant, à sortir et à lever le regard, j'étais dans le macrocosme. J?ai ensuite eu l?occasion d?aller au fond, aux origines de l?ancienne civilisation de Cem Anahuac, ... au SERPENT À PLUMES.
Hiver 1990
Huautla, Oaxaca.
Traduit le 22 décembre 2020, à Saint Clément de Rivière, Hérault, France.

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